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Dix Gâteaux
Ces dernières années, un certain nombre d’individus et de groupes se sont adressés à la Ville de Genk en vue d’ériger des mémoriaux. En septembre 2015, nous avons sollicité les services de la ville afin qu’ils dressent une liste énumérant dix demandes n’ayant pas encore débouché sur l’érection d’un monument. Celles-ci concernaient autant la fermeture de l’usine Ford Genk ou des mines limbourgeoises, que la Résistance. Nous avons ensuite pris contact avec ces groupes et ces individus et les avons rencontrés pour une série d’entretiens.
Nos discussions ont exploré leurs motivations profondes, ce qui les poussait à réclamer un lieu dans l’espace public, mais aussi abordé les différentes manières de commémorer un événement. Comment pouvons-nous repenser l’acte de commémorer ? Comment faire pour que chaque commémoration soit reconnue de la même manière dans l’espace public, et traitée sur un pied d’égalité ? L’histoire peut-elle être insufflée dans le quotidien de nos villes actuelles ?
Notre but était aussi de comprendre du mieux que nous le pouvions quel était le moteur qui alimentait chaque requête, pour ainsi pouvoir définir l’ensemble des éléments fondamentaux qui avaient besoin d’être traduits visuellement : noms, dates, noms de lieux, formes, goûts, couleurs, objets, phrases, symboles, etc. Comment pouvons-nous donner forme à un « objet » reproductible sur demande et, pourquoi pas, comestible ? Comment concevoir quelque chose qui pourrait potentiellement jouer le rôle de catalyseur lors de cérémonies, de commémorations ou de festivités et qui porterait en lui les motivations identitaires spécifiques propres à chaque demande initiale ?
Il fut décidé de créer une série de gâteaux, comme si ils avaient été commandités par les associations et les individus qui avaient introduits une demande de monument commémoratif, en étroite collaboration avec ces derniers et les boulangeries-pâtisseries de Genk.
Ces gâteaux ne constituent pas nécessairement une fin en soi, mais servent avant tout d’« agent de liaison » pour les initiatives, cérémonies commémoratives et rassemblements, tant publics que privés. Bien qu’ils soient accessibles à tous, ils ne doivent cependant pas être considérées comme un substitut des procédures – qu’elles soient en cours ou non – relatives à la demande d’installation de monuments dans l’espace public.
L’art peut prendre la forme d’un « possible » récit à transmettre aux autres. Et le récit ainsi légué est, sans aucun doute, bien plus important que l’objet final.
— Simona Denicolai & Ivo Provoost Mars 2018
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Gâteau pour la déportation des réfugiés juifs
Lorsqu’on m’invita à écrire au sujet de mon séjour à Zwartberg, dans la province de Limbourg, au début de l’année 1941, mes sentiments furent mitigés. À l’époque, j’étais une jeune enfant juive qui avais fui clandestinement l’Allemagne et avais rejoint la Belgique pour échapper aux persécutions antisémites du régime nazi.
Il s’est avéré que le répit allait être de courte durée. En mai 1940, quelques mois après notre arrivée à Anvers, l’Allemagne envahit la Belgique, ainsi que les Pays-Bas, la France et le Luxembourg. Les combats furent de courte durée et se soldèrent par une victoire éclatante de l’Allemagne. Quant à nous, nous nous retrouvions de nouveau sous la férule des Nazis. Les autorités allemandes eurent tôt fait d’imposer des mesures anti-juives qui régissaient chaque moment de notre existence.
En décembre 1940, l’occupant allemand ordonna la déportation vers le Limbourg de quelques milliers de réfugiés récemment arrivés et qui séjournaient à Anvers. Ma mère et moi en faisions partie. Le 31 décembre 1940, nous dûmes aller nous déclarer à la gare d’Anvers, d’où le train mit des heures à partir.
On nous attribua des logements à Zwartberg. Nous devions chaque jour aller nous présenter à la police afin de prouver notre présence continue au village. Nous n’avions ni chauffage ni nourriture à notre disposition – nous devions nous débrouiller d’une manière ou d’une autre. Sur l’insistance du directeur Jean- Pierre Grieten, les enfants juifs allèrent à l’école locale, où on leur offrait parfois de la nourriture. Mais les adultes ne pouvaient pas travailler et n’avaient donc aucun moyen de gagner de l’argent. Nous étions continuellement tenaillés par la faim.
Je n’ai pas de souvenirs précis de notre retour à Anvers. Je me rappelle cependant que seuls les femmes et les enfants furent redéportés, tandis que les hommes furent gardés dans le Limbourg. Quelques semaines plus tard, certains hommes reçurent aussi la permission de rentrer à Anvers. Il y a peu, j’ai été en contact avec le duo d’artistes Denicolai & Provoost, qui n’était pas au courant de cette histoire. J’apprécie leur intérêt pour l’histoire limbourgeoise de l’Holocauste, ainsi que leur volonté de la commémorer avec un gâteau particulier qui, d’une manière symbolique, rappelle ces événements.
— Gerda Bikales 2018 Livingston, NJ USA
Gâteau Daniëlle
En temps de guerre, les atrocités perpétrées par le vaincu sont assimilées à des crimes, tandis que celles commises par le vainqueur sont considérées comme des erreurs. Quant à ceux qui ont eu à subir de telles erreurs, ils sont supposés accepter les explications fournies et se résigner à faire partie de ce que l’on nomme les « dégâts collatéraux ».
Le 2 octobre 1944, des semaines après la Libération, cinquante kilomètres derrière la ligne de front, un matin baigné de soleil, le centre de Genk fut soudain réduit à néant par dix-huit bombardiers moyens du 39e groupe de bombardement de l’aviation américaine.
Bilan : trente-huit morts, de multiples blessés et une septantaine de maisons détruites. Le général Anderson s’empressa de parler d’une « grossière erreur résultant d’une mauvaise navigation, d’une mauvaise préparation et d’une identification erronée de la cible » due aux nuages épais au-dessus de Genk. Les habitants de Genk savaient que la visibilité était exceptionnelle ce jour-là : il n’y avait pas un seul nuage à l’horizon. Moi, j’avais à peine quatre ans et je me retrouvai au cœur de la cible.
C’était un matin d’automne chaud et ensoleillé, nous étions dans le jardin. Je me souviens encore que je faisais dos à l’église lorsque je vis soudainement des avions arriver à ma gauche. Certains étaient argentés, d’autres étaient couleur camouflage. Le spectacle était fascinant, car ils volaient à basse altitude, proches les uns des autres, et brillaient à la lumière du soleil que les ailes de certains allaient toucher. Les moteurs faisaient un bruit d’enfer et on voyait que les soutes des appareils étaient ouvertes. Soudain, la panique s’empara des adultes et nous fûmes envoyés dans l’abri anti-aérien.
Ensuite, tout s’enchaîna très rapidement. Le sifflement des bombes et les ondes de choc causées par les déflagrations, l’énorme pression qui s’abattit sur moi, le sang qui se mit à sortir de ma bouche et de mes narines, la maison qui nous abritait qui s’effondrait, le craquement des murs de la cave qui semblaient être en mouvement, la lumière vacillante d’une lampe qui finit par s’éteindre et ce combat dans le noir angoissant contre la poussière qui nous étouffait lentement... Tout cela reste depuis gravé dans ma mémoire.
Lorsque nous avons finalement pu rejoindre la sortie, je vis mon père enseveli sous les décombres jusqu’à la nuque. Je voulais absolument rester avec lui, mais quelqu’un me tira et me força à continuer. Il s’est écoulé beaucoup de temps avant que je ne le revoie. Je vis les membres de ma famille en proie à la panique et plongés dans le désespoir. Je compris que quelque chose de très grave venait de se passer. De ce qui était notre demeure, seule une cheminée noircie ne s’était pas effondrée. Je restai longtemps sur place. Ma maison venait de disparaître. L’image d’un petit bras de bébé enveloppé dans une serviette blanche, muni du bracelet en or de ma petite cousine de quatre mois, Daniëlle, continue de me hanter. Et les matins d’automne ensoleillés m’emplissent encore de terreur. Il était interdit d’en parler, il fallait au contraire travailler dur pour oublier.
Ce n’est que des dizaines d’années plus tard que j’en ai payé le prix, non seulement le capital, mais aussi les intérêts. Mi-2005, des informations nous furent communiquées via l’ambassade américaine en Belgique : le groupe de dix-huit appareils qui avait attaqué Genk faisait partie d’une formation de 144 avions qui avait décollé du centre de la France, mais avait dévié de son plan de vol initial. Aucun élément objectif ne permettait d’affirmer qu’il s’agissait d’une erreur, mais les autorités américaines continuèrent à maintenir que c’en était une, invoquant la mauvaise visibilité que les débriefings pointaient déjà du doigt après le raid. Sous la houlette de commandants expérimentés, ces débriefings – des procédures standard qui peuvent s’écarter de la réalité – avaient été manifestement menés de telle sorte que les Américains puissent échapper à leur responsabilité.
Il apparaît aujourd’hui que les dix-huit appareils responsables de l’attaque quittèrent rapidement leur formation pour dévier vers Genk via Zonhoven, où ils lâchèrent leur première cargaison de bombes. Pendant ce temps-là, la formation principale se dirigeait vers Ubach, où elle disposa d’environ huit minutes pour attaquer et ensuite revenir au sud de Genk. Durant ces mêmes huit minutes, le groupe de dix- huit appareils effectuait un vol de reconnaissance au-dessus de Genk et bombardait ses cibles – ce fut le second bombardement – avant de rejoindre la formation principale. Vu la basse altitude à laquelle ces avions volaient, tout porte à croire qu’ils savaient qu’ils ne survolaient pas un territoire ennemi. Les dix-huit appareils atterrirent sur leur base en même temps que les autres avions de la formation. Ils ne survolèrent donc aucune cible allemande. On a souvent entendu dire que les pilotes pensaient survoler un territoire ennemi – en l’occurrence Aix- la-Chapelle – et non Genk.
Cependant, dans le contexte de la guerre menée en 1944, nous savons aujourd’hui que les bombardements alliés des agglomérations étaient acceptés afin d’exécuter en masse et de manière anonyme les citoyens allemands. C’est ce que nos libérateurs appelèrent le moral bombing. Pour pouvoir légitimer leur comportement, les alliés inventèrent aussi le concept de « dommages collatéraux » – un mal pour un bien, en d’autres termes. Les victimes de ces « dommages collatéraux » ne comptent pas, ne sont pas comptabilisées, peu importe d’ailleurs qu’elles soient tombées sur ou derrière la ligne de front. L’attaque de Genk nous confronte une nouvelle fois à l’indifférence des Américains à l’égard de leurs non-citoyens, mais aussi à l’incroyable arrogance dont ils font preuve pour écarter, jusqu’à aujourd’hui encore, toutes les questions interrogeant leur responsabilité dans cette attaque ou l’existence d’un éventuel agenda caché.
En qualifiant d’« erreur » le récit de ces événements, ceux qui y ont survécu se heurtent encore toujours à un regrettable phénomène de « négationnisme inversé ».
À l’heure actuelle, même de simples excuses n’ont jamais été présentées aux victimes.
— Jan Libot Genk, décembre 2008
Jan Libot avait exprimé le souhait que des jeunes soient impliqués dans l’élaboration de son gâteau. Sa veuve, Katrien Anthonissen, nous a aidés tout au long du processus et nous a mis en contact avec Arlette Moons et Els Hamaekers, deux enseignantes de l’école Regina Mundi, à Genk. Le gâteau prit finalement forme grâce à l’implication de ces deux enseignantes et à l’énergie de leurs élèves : Safia Alouet, Khadija Barisse, Sander Ceulemans, Irem Coskun, Loubna El Bouazzaoui, Tugçe Gölpek, Kelly Grossard, Claudia Höhne, Amal Lamabdi, Christa Longo, Kim Medved, Soumia Mkadmi, Mafalda Surleraux, Minke Vranken et Dilan Yildirim.
Gâteau Barbara
Le 30 septembre 1992, la mine de charbon limbourgeoise d’Heusden-Zolder fermait ses portes, mettant ainsi un terme définitif à la production de charbon en Belgique. Pour le Limbourg, ces fermetures furent un coup dur. Au vingtième siècle, avec ses sept charbonnages, la province était en effet le fournisseur de charbon principal de l’industrie de l’acier. Au siècle précédent, des communes entières avaient été construites autour de ces mines et des milliers de migrants provenant de divers pays européens avaient gagné le Limbourg pour y travailler.
Depuis les années 1920, la ville de Genk comptait quant à elle pas moins de trois charbonnages. Ceux-ci étaient situés à Zwartberg, Winterslag et Waterschei. À la fin des années 1940, quand les mines étaient à leur apogée, celle de Waterschei employait à elle seule quelque 7 000 mineurs. À la fin des années 1980, les charbonnages limbourgeois furent contraints de fermer et, en 1987, on ne dénombrait plus que 2 500 travailleurs à Waterschei.
L’arrêt de la production de charbon fut officiellement annoncée le 10 septembre 1987. La procédure de liquidation dura quelques semaines, puis l’or noir de Genk entra définitivement dans l’histoire. « On a toujours dit que c’était pour une question d’argent que les mines du Limbourg avaient été fermées, mais ce n’est pas vrai », dit Jean Ooms, qui a travaillé pendant vingt-sept ans au charbonnage d’Eisden. Lui et de nombreux autres anciens mineurs étaient les invités d’une exposition organisée par l’asbl MijnDepot pour commémorer les 25 ans de la fermeture de la mine de Waterschei.
Cette exposition se déroulait dans le cadre de la biennale Manifesta et se tenait dans l’ancien bâtiment du charbonnage. « Si elles ont fermé, c’est pour des raisons communautaires. Ce sont d’abord les mines wallonnes qui ont mis la clé sous la porte et ensuite, ce fut notre tour. Les politiques ont éludé la question, ils ne voulaient pas en porter la responsabilité. Pour leur sauver la mise, ils ont fait appel à une personne extérieure, à savoir Thyl Gheyselinck. Même les arrangements financiers qui ont suivi les fermetures des charbonnages n’étaient pas corrects. Pas une pension n’était égale à une autre. »
Si le coup terrible que porta à la région la fermeture des charbonnages est aujourd’hui en grande partie digéré, les conséquences économiques s’en font encore sentir dans les anciennes communes minières que sont Maasmechelen et Genk.
Sources
— Het Nieuwsblad, 11/09/2012 Ralph Gregoor
— Metro, 29/09/2017
Le vilain gâteau
Noordlaan. Pour les plus jeunes, ce nom n’évoquera sans doute rien, mais les supporters qui ont vécu les années 1980 savent quant à eux de quoi il retourne. C’est en effet dans ce stade que le club de Winterslag et ses joueurs, les Vieze Mannen (les « Vilains Gaillards »), ont écrit l’histoire.
En 1981, 18 000 spectateurs achetaient leur ticket pour le derby qui opposait le KFC Winterslag à Thor Waterschei. Cette année-là, Winterslag termina à la cinquième place du championnat et put donc participer à la Coupe d’Europe l’année suivante. Les « Vilains Gaillards » y éliminèrent le grand Arsenal, avant d’échouer au troisième tour face à Dundee United. Les choses se mirent ensuite progressivement à se gâter. En 1988, les deux clubs rivaux – Winterslag et Waterschei – finirent par se rapprocher, ce qui donna naissance au KRC Genk. Quant au Noordlaan, il servit encore de port d’attache pour les équipes de jeunes et les réserves durant quelques années.
À la fin du siècle dernier, les lumières du stade s’éteignirent définitivement. Abandonné à son triste sort, il tomba en décrépitude. Le béton des tribunes commença à s’effriter, tandis que le terrain et les tribunes debout étaient envahis par les mauvaises herbes. En octobre 2003, les autorités locales prirent donc la décision de le démolir, si bien qu’il ne reste aujourd’hui plus aucune trace du Noordlaan, cet endroit où toute une page de l’histoire du football avait pourtant été écrite. Dans son maillot aux couleurs rouge et noir de Winterslag, Pierre Denier y avait foulé la pelouse 653 fois. En 1982, le club s’était distingué lors de la Coupe de l’UEFA et c’était au Noordlaan qu’Arsenal avait trébuché.
Pierre Denier se souvient de cet affrontement comme si c’était hier : « Il avait plu pendant trois jours, la pelouse ressemblait à un gros tas de boue. À cause du mauvais temps, il n’y avait que 9 000 spectateurs dans le stade. Et on gagne sur le score de 1-0. Au troisième tour, Dundee United était plus fort. À domicile, on a fait 0-0. C’est sans doute le meilleur match que j’aie jamais joué. Mais en Écosse, nous n’avons pas pu en placer une et nous avons perdu 5- 0. Le match au cours duquel j’ai ressenti le plus de plaisir, c’était lors d’un derby contre Waterschei. Le stade était plein à craquer. Cela faisait des semaines que l’on se préparait à ce duel. Il avait gelé à pierre fendre et la pelouse était dure comme de la pierre. On commence par être mené 0-1, mais le rouleau compresseur se met en route après la pause et on finit par s’imposer 5-1. Nous étions devenus invincibles aux yeux de nos supporters. »
« C’est au Noordlaan que ma carrière d’entraîneur a débuté », se remémore Robert Waseige. « J’ai vécu beaucoup de choses au cours de ma carrière, je suis même parti à l’étranger, mais le Noordlaan, il est impossible de l’oublier. J’ai commencé par entraîner Winterslag en 1971, le club était en division 3 et j’étais alors un entraîneur jeune et inexpérimenté. Néanmoins, cela a tout de suite collé avec les joueurs et les dirigeants du club et nous sommes immédiatement montés en division 2. C’était une équipe de caractère. »
Après avoir officié durant cinq saisons au Noordlaan, Robert Waseige rejoignit le Standard pour trois saisons, avant de revenir à Winterslag pour deux saisons. « Le gens m’y ont accueilli à bras ouverts », nous raconte l’entraîneur. « J’étais de nouveau l’un d’entre eux et je le suis d’ailleurs toujours resté. »
Source
— voetbalbelgie.be
Clé SEDEE en chocolat
Le lundi 27 avril 1942 restera à jamais un jour sombre dans l’histoire du SEDEE, le Service d’enlèvement et de destruction d’engins explosifs.
Il était environ midi lorsque quatre démineurs se rendirent à Genk, dans le quartier Bret-Gelieren, pour tenter de désamorcer une bombe alliée qui n’avait pas explosé. Mais ils ne parvinrent pas à la neutraliser et l’engin explosa, semant avec lui la mort et la destruction. Laurent Brauns, Victor Colson, Walthère Leroy, Joseph Jonas, Joseph Massart et Joseph Verdin faisaient partie de l’aile liégeoise du SEDEE, par ailleurs active dans le Limbourg. Les quatre premiers moururent, Massart sortit indemne de l’accident et Verdin fut blessé aux bras et aux mains.
À l’époque, l’incident causa beaucoup d’émoi dans la région de Genk, mais aussi de Liège, où quatre jeunes familles pleuraient la perte de leurs proches. Avec le temps, l’épisode disparut dans les limbes de l’histoire jusqu’à ce qu’il refasse surface en 2016 à l’initiative de Juliette Colson, la fille de Victor, et de Marc Bertrands. Ils menèrent une campagne afin qu’un monument soit érigé à l’endroit où l’explosion avait eu lieu.
La ville de Genk décida de les aider et le 29 septembre 2016, à l’angle de la Sint-Lodewijkstraat et de la Reinpadstraat, on célébra l’inauguration d’un sobre monument commémoratif rehaussé d’un panneau explicatif.
Chaque année, aux alentours du 27 avril, on envisage aujourd’hui d’organiser une cérémonie solennelle en l’honneur de ces personnes courageuses qui ont donné leur vie pour que celle des autres soient plus sûre. Cet épisode de l’histoire a en outre depuis été intégré dans le programme d’activités mis en place par le quartier Bret-Gelieren.
— Marc Bertrands Genk, 2018
‘pericula non timeo’ démineurs Genk
07/4/1942
Gâteau Ford Genk
En d’autres termes
J’ai été licencié. Je n’ai pas été le seul. « Dix mille hommes à la rue », pouvait-on lire dans les journaux. Je me suis senti abandonné comme un tas d’ordure. Les syndicats ont bien négocié notre prime de départ, mais les sommes que nous allions percevoir se sont aussi retrouvées dans les journaux et certains étaient jaloux.
Ce que j’ai finalement touché en net était bien moindre qu’annoncé. Et comme j’étais malade, cette prime a été vite épuisée. Mais ça, on ne l’a pas lu dans les journaux. J’ai dû faire face à une période d’incertitude. Dans de nombreux domaines, je ne savais plus vraiment où j’en étais. Les choses n’arrêtaient pas de changer et je me sentais comme un idiot. Tout le monde y allait de son avis, mais on ne nous disait rien. Ceux qui travaillaient au service du personnel, je ne les croyais plus. Quant au syndicat, il n’était pas non plus au courant de tout et il jouait sans doute aussi à de petits jeux. Et ces psychologues que j’ai rencontrés... Je n’étais quand même pas fou, si ? Je ne faisais plus du tout confiance aux autres.
Dans la rue, j’évitais les personnes que je connaissais. Je n’avais aucune envie d’écouter leurs commentaires. J’avais aussi perdu toute confiance en moi. À la maison, je ne supportais plus rien. Quand je cherchais du travail, on me montrait surtout ce que je ne pouvais pas faire. J’étais bien sur Facebook, mais chercher un job ou rédiger son CV derrière son ordinateur, c’est quand même autre chose. Le bureau d’outplacement m’a certes aidé, mais il y avait encore tous ces tests psychologiques à faire sur ordinateur... Pff... Ce n’était vraiment pas pour moi. Qu’ils me laissent travailler pendant une semaine, c’est ainsi qu’ils verront ce que je peux faire. Demander de l’aide à ses enfants ? Ils font ça tellement vite, mais ça ne m’avancerait pas et on passerait notre temps à nous battre. Même si je sais qu’ils ne peuvent rien y faire, je me défoulerais sur eux. Mais bon, quand on ne parvient à extérioriser sa frustration, cela doit bien finir par sortir à un moment ou un autre, non ? La vie ne m’a rien épargné.
J’ai connu des périodes difficiles, mais là, ma confiance en moi en a pris un fameux coup. Lorsque j’obtiens du travail, c’est toujours pour de périodes courtes. Je n’arrive plus à m’intégrer aussi bien qu’avant et lorsque je demande un peu de respect, on me répond que je sais où se trouve la porte... Avant, je pouvais me projeter et envisager le mois suivant, mais maintenant je n’ai plus aucune certitude. J’ai l’impression que tout appartient au passé et ce n’est que difficilement que j’arrive à entrevoir l’avenir en étant confiant.
Heureusement, il y a bien quelques personnes avec qui je discute de tout ça, mais la plupart du temps, je garde ça pour moi. C’est tellement compliqué de raconter ce qui me passe par la tête. C’est quelque chose que je fais rarement avec mes collègues, je ne veux pas être vu comme une mauviette.
En août 2017, ils ont démoli les premiers bâtiments de l’usine. Je suis allé y assister. Comme pour marquer leur respect à toutes les personnes qui y ont travaillé, les politiques espèrent que le site sera rapidement réaffecté. Mais les plaies mettent du temps à cicatriser, comme le dit le dicton... Et du temps, on en a de moins en moins...
— Moris Venken Genk, 2018
Gâteau du crash de la RAF
Le 12 mai 1940, un dimanche de Pentecôte, un avion de la Royal Air Force (RAF) s’écrasait à l’est de Genk, à l’endroit où se trouve aujourd’hui le parc naturel et récréatif de Kattevennen. Il s’agissait d’un Bristol Blenheim, un bombardier triplace de type 142, conçu à l’origine pour transporter des passagers. Son numéro de série était P6912. Les trois membres d’équipage ne survécurent pas au crash. L’officier pilote Claude R. Frankish, 25 ans, le sergent Edwin G. Roberts, 26 ans, et l’aviateur en chef Ernest W.L. Cooper, 20 ans, perdirent la vie dans l’accident.
Deux jours auparavant, le 10 mai, les Allemands avaient envahi la Belgique. Le 15e escadron, auquel appartenait le Blenheim qui s’est écrasé à Kattevennen, avait pour objectif de démolir les ponts stratégiques du canal Albert et de Maastricht. À Maastricht, les ponts Wilhelmine et Saint-Servais avaient déjà été partiellement détruits à l’explosif par les combattants néerlandais le 10 mai, mais les Allemands étaient en train d’en construire d’autres en urgence. S’ils y parvenaient, ils pourraient disposer leurs chars au-dessus de la Meuse, ce que les alliés voulaient à tout prix éviter.
Le bombardement de Maastricht fut un échec. La plupart des bombes ratèrent leur cible et firent peu ou pas de dégâts. Les causes de l’accident dont fut victime le Blenheim alors qu’il retournait vers Alconbury, une trentaine de kilomètres au nord- ouest de Cambridge, n’ont jamais pu clairement être établies. Ses trois membres d’équipage sont enterrés au Commonwealth War Cemetery de Bourg-Léopold. Jos Claesen a introduit une demande à la ville de Genk afin qu’un monument à la mémoire de ce tragique accident puisse être érigé.
Source
— taskforceliberty.be
Gâteau pour les défunts sans sépulture
C’est au groupe de travail « Cimetières » que l’on doit la demande pour l’érection d’un monument en mémoire des personnes dont la tombe a été vidée après l’expiration de leur concession. Ce groupe de travail nous a ensuite dirigé vers plusieurs veuves italiennes qui se réunissaient régulièrement à la Maison des femmes de Genk.
C’est en collaboration avec elles que nous avons créé la tarte pour les défunts sans sépulture. Quand elles étaient jeunes, ces femmes ont quitté l’Italie pour suivre leurs maris qui venaient travailler dans les charbonnages de Genk.
La Maison des femmes de Genk est ouverte aux jeunes filles dès l’âge de 16 ans et permet aux femmes de se rencontrer. Cet espace protégé est mis à leur disposition afin qu’elles puissent prendre le temps de se concentrer sur elles-mêmes. Elles y trouveront également le soutien dont elles pourraient avoir besoin pour renforcer leurs talents ou prendre des décisions relatives à l’orientation qu’elles souhaitent donner à leur vie.
Nous remercions Affede A. Maria, Bomboi Antonietta, Carteri Maria, Casamassima Francesca, Castelli Celestina, Ciccanti Lucia, Cresta Domenica, Di Notarpietro, Vita Dolce Rosa, Fracassi Bertilla, Lo Cicero Antionietta, Pegollo Alberta, Prandini Carolina, Castelli Luisa, Pivella Ida et Maria Grazia Franchini.
Gâteau pour la résistance
L’homme a de tous temps résisté à l’ennemi. Il est donc surprenant que l’existence de la résistance ait été remise en question en Flandre à l’issue de la guerre.
« La résistance a-t-elle vraiment existé ? » « Quelle était la forme prise par le mouvement ? » La campagne des 18 jours fit plus de 5 000 morts et l’exode de milliers de civils fit encore grimper ce chiffre d’un peu plus de 5 000 victimes innocentes. Vingt-huit soldats genkois périrent à la guerre. Le 28 mai 1940, après la capitulation de l’armée belge, des milliers de jeunes hommes furent faits prisonniers par les Allemands, ce qui jeta les bases du mouvement de résistance qui allait se développer par après.
Au début de la guerre, la lutte organisée contre l’ennemi n’était cependant pas encore d’actualité. La Blitzkrieg des Allemands avait pris le pays au dépourvu. Les opposants devaient d’abord reprendre leur souffle. La résistance fit néanmoins rapidement son apparition: on retourna les panneaux indicateurs pour contrarier l’arrivée des troupes allemandes, on afficha son soutien à la RAF et les premiers contacts furent établis entre membres de la résistance. Pour bien montrer qu’il y avait en Belgique des personnes qui souhaitaient que leur indépendance soit respectée, on arborait également des badges ou des médailles aux couleurs nationales.
Ce n’est toutefois qu’à partir de 1941 que l’on peut parler d’une réelle organisation des réseaux de résistance. Après avoir prudemment tâté le terrain, deux grands mouvements furent créés: le Mouvement national belge (MNB) et le Front de l’indépendance (FI).
GROUPEMENTS ET ORGANISATION
Le MNB, en partie issu du Mouvement national royaliste (MNR), un réseau de résistants conservateurs et monarchistes, se structura selon le modèle de l’armée et comptait un commandant par province et des chefs de secteur. À Genk, ce sont deux enseignants, Martin Vrijens et Jos Schutters, qui dirigeaient le mouvement. Leur bravoure, ils la payèrent de leur vie dans le camp de concentration de Mauthausen. D’autres dirigeants plus tardifs, comme Petrus de Ceulaer, Frans Kellens et Walter Fromont, survivront à la vague d’arrestations qui mena 28 habitants de Genk à Mauthausen en juin 1942.
De nombreux militaires et policiers qui se sentaient humiliés par l’occupant allemand adhérèrent au MNB, qui allait devenir l’Armée secrète (AS). L’Armée secrète allait principalement soutenir les alliés à la fin de la guerre, après le débarquement de Normandie. Des membres se présentèrent alors massivement dans les refuges pour participer aux combats contre les Nazis. L’AS voulait également que les infrastructures existantes, et le port d’Anvers en particulier, sortent le plus indemne possible du conflit.
À côté du MNB et de l’AS, il y avait donc le Front de l’indépendance et son bras armé, les Partisans. Ce mouvement était dominé par des communistes entrés en action principalement à la suite de l’invasion de la Russie par les Allemands. Le sabotage était leur moyen d’action privilégié. Dans les mines de Genk, où les premières grèves eurent lieu en mai 1941, le slogan devint : « Faire traîner le travail, c’est bien, mais saboter, c’est mieux. » Le FI se concentrait aussi sur la presse clandestine et sur le renseignement. Les Partisans semèrent quant à eux la terreur parmi les collaborateurs. À leur ordre du jour, figurait l’exécution des SS et des membres de la Vlaamse Nationaal Verbond (VNV – Ligue nationale flamande). Outre ces deux grands mouvements, il existait aussi des services de renseignements, comme Luc-Marc, Clarence, Bravery, Beaver-Baton ou le Groupe G, ainsi que des réseaux qui aidaient les pilotes alliés qui s’étaient écrasés à s’échapper, comme Comète ou les Ailes brisées.
Le mouvement de résistance se distingua aussi en permettant aux jeunes qui voulaient échapper au travail obligatoire en Allemagne de se cacher. Sans oublier l’aide apportée aux juifs et aux prisonniers de guerre russes qui s’étaient évadés. En somme, les résistants, ceux que l’on appelait les « Blancs » dans le langage populaire, étaient actifs sur de nombreux terrains.
Dès 1941, après que les mouvements de résistance se soient structurés et attelés à acquérir des armes, ce qui était une étape particulièrement importante, l’ennemi tendit lui- même le bâton pour se faire battre en promulguant une série de décrets tous plus détestables les uns que les autres : réquisitions de logements, couvre-feu et autres formes de harcèlement (comme l’interdiction de danser) amenèrent les civils à détester l’occupant. Mais c’est surtout la mise en place du service du travail obligatoire en Allemagne, une mesure instaurée en octobre 1942, qui conduisit de nombreux jeunes à sauter le pas et à s’engager dans la résistance.
Le rationnement et les trafics qui s’ensuivirent renforcèrent encore l’aversion pour les Allemands. Le ventre vide suscite la résistance. En 1943, après avoir subi quelques défaites outrageantes sur le front soviétique, l’avenir s’annonçait moins rose pour les Nazis. En Belgique, les Partisans décidèrent quant à eux de passer à la vitesse supérieure dès mars 1943. Le sabotage économique était au cœur de leur action, tandis que l’exécution des collaborateurs engendrait de la panique parmi les « Noirs ». En 1944, les luttes à l’intérieur de la Belgique s’intensifièrent encore. Une immense guerre civile semblait se dessiner.
En septembre, lors de la Libération, de nombreux « résistants de la dernière heure » se manifestèrent. Tony Lambrechts, commandant de l’Armée secrète dans le Limbourg, raconte ainsi que son groupe comptait environ 350 membres durant les années les plus sombres de la guerre, que ce nombre était monté à 7 000 après le débarquement des alliés en Normandie, et même à 70 000 après la Libération.
Ces « résistants de la dernière heure » ternirent la réputation de la résistance. Voulant se faire justice eux-mêmes, ils se livrèrent en effet trop souvent à des actes ignobles de représailles. Pensons seulement à ces femmes que l’on a tondu parce qu’elles avaient entretenu des relations avec les Allemands. Et la triste façon dont certains résistants ont rejoint le banditisme après la guerre soulève un réel dégoût chez ceux qui se considèrent comme authentiques.
Durant la guerre, la résistance avait commis un certain nombre d’attaques contre des maisons communales. Le vol des timbres de rationnement devait remplir les caisses de la résistance. Hélas, tous les voleurs n’avaient pas de bonnes intentions et certains d’entre eux ne faisaient visiblement pas la différence entre ce qui leur appartenait et ce qui ne leur appartenait pas. Certains résistants dissimulèrent des timbres volés, ceux-là même que l’on retrouva dans le banditisme après la guerre.
Les plus belles pages de la résistance ne se terminent pas toujours en beauté. Les milliers de résistants qui disparurent dans les camps de concentration, ceux qui aidèrent les juifs et les pilotes, les nombreux anonymes, ces héros de la résistance qui payèrent parfois de leur vie : ils feront tous à jamais partie de notre mémoire collective. Nous espérons qu’il en ira de même des 113 Genkois victimes de la guerre, parmi lesquels on dénombrait 60 membres de la résistance.
Lorsque l’on fait le compte, les faits sont indéniables : la résistance est le plus grand mouvement citoyen que ce pays ait jamais connu.
— Roger Rutten Genk, 2018
LA RESISTANCE
À ceux qui sont morts pour la ville de Genk
Liste des prisonniers politiques genkois
Fusillés
1 - Jordens Jozef
2 - Jordens Emiel
3 - Grommen Jules
4 - Dorissen Frans
5 - Bergmans André
6 - Grieten Lucien
Décédés
7 - Bergmans Jan
8 - Monfort Viktor
9 - Michiels Jules
10 - Schickes Hubert
11 - Villé Robert
12 - Meganck Lucien
13 - Vrijens Martin
14 - Schutters Joseph
15 - Misley Jan
16 - Akkermans Clarence
17 - Planterose Emiel
18 - Schaeken Louis
19 - Opdenroemer Jean Henri René
20 - Sneykers Jan
21 - Rerren Alexander
22 - Zielinski Jan
23 - Pinter Willy
24 - Wolfs Mathieu
25 - Pinter Aloïs
26 - Kneba Jan
27 - Salle Oscar
28 - Caelen Ernest
29 - Lemmens Gustaaf
30 - Drozdzyniak Czeslaw (César)
31 - Verschaeve Nestor
32 - Bulckens Pierre
33 - Godderie Antoine
34 - Spychala Wladislaus
35 - Monfort Celestin
36 - Orens Theophiel
37 - Blotko Jan
Disparus
38 - Indestege Jozef
39 - Nuyts Jan
40 - Woters Jozef
41 - Geraerts Robert
42 - Audrit Jean
43 - Gilkinet Damien
44 - Joris Henri
45 - Dol Pierre
46 - Meus René
47 - De Wilde Théophile
48 - Popowski Frans
49 - Vandenhove Karel
50 - Brussov Frederik
Gâteau papillon
Junior Team, un projet participatif mis en place par le service Jeunesse de la ville de Genk, offre l’opportunité à des jeunes de 11 et 12 ans de réfléchir à la politique de la ville.
En 2015, un groupe d’entre eux a travaillé sur un projet visant à rendre les cimetières du centre de Genk et de Waterschei plus sympathiques aux enfants. Cela déboucha sur une proposition intitulée le « Champ aux papillons », dont le projet visait à adapter les cimetières aux enfants. Pour ce faire, ces derniers soulignaient l’importance des couleurs, des fleurs, des bancs, ainsi que d’une fresque murale au columbarium réservé aux plus jeunes.
Alexine Haesevoets, Flo Baert et Ruben Hermans, qui faisaient tous trois partie de la Junior Team ayant participé au projet, ont créé ensemble la tarte papillon en 2017. Cette tarte peut être servie avec le café, lors de veillées ou de cérémonies honorant la mémoire d’enfants décédés.
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Ten Cakes
Simona Denicolai & Ivo Provoost, 2018
L’équipe qui a lancé le projet pilote ‘Art sur commande: plus qu’objet’(Kunst in Opdracht: ‘Meer dan Object’) est constitué de : Bowmeester Flamand, Kunstenpunt, et la Cellule Art du Département Culture, Jeunesse et Média.
Le projet 'Dix gâteau' est une commande de la Ville de Genk.
Merci à : Anniek Nagels, Echevine Culture et Jeunesse, le Département Culture, le Département Jeunesse, le Département des Services Publics et le Musée Emile Van Doren.
Conseil et accompagnement de la commission artistique: Ronald Van de Sompel
Un merci tout particulier à tous les participants et aux boulangers participants pour leur collaboration enthousiaste.
Les boulangers
Bakkerij Goiris, Bakkerij Tomassen, Mieke Bakt, Bij den Bakker, Bakkerij Kuypers-Pauwels.
Merci
Gâteau pour la déportation des réfugiés juifs : Gerda Bikales, Eddy Bikales, Roger Rutten, Marc Bertrands.
Gâteau Daniëlle : Jan Libot, Katrien Anthonissen, Arlette Moons, Els Hamaekers, Safia Alouet, Khadija Barisse, Sander Ceulemans, Irem Coskun, Loubna El Bouazzaoui, Tugçe Gölpek, Kelly Grossard, Claudia Höhne, Amal Lamabdi, Christa Longo, Kim Medved, Soumia Mkadmi, Mafalda Surleraux, Minke Vranken and Dilan Yildirim, Ronny Vrijsen, Regina Mundi School Genk, Martin Jones.
Le vilain gâteau : Nico Limpetti, Marc Wuytjens, Claudio Nardiello, Joke Quintens, Patrick Uminski, Yves Grouwels, Anthony Palaia, Johan Timmers, R. Gaspercic, Annelies Hermans en alle leden van de VZW De Vieze Mannen.
Gâteau Barbara : Jean Ooms, Eddy Wintmolders, Claudio Cavaliere, Willy Kowalewski, alle leden van VZW Mijn-Verleden, Xavier Huygen.
Clé SEDEE en chocolat : Juliette Colson, Jan Goor, Marc Bertrands, DOVO (Dienst voor Opruiming en Vernietiging van Ontploffingstuigen), Jef De Ruysscher.
Gâteau Ford Genk : Ronny Mouton, Moris Venken, Britta Schuhr, Paulette Vanspauwen, Nicole van Roey, Eric Slegers, Ludo Vanderstappen, Mia Broux, Benny Cappa, Mohamed Ahkim, Ivanans Ludo, Hubert Paruys.
Gâteau du crash de la RAF : Jos Claesen.
Gâteau pour les défunts sans sépulture : Melouda Aitaadi, Affede A. Maria, Bomboi Antonietta, Carteri Maria, Casamassima Francesca, Castelli Celestina, Ciccanti Lucia, Cresta Domenica, Di Notarpietro, Vita Dolce Rosa, Fracassi Bertilla, Lo Cicero Antionietta, Pegollo Alberta, Prandini Carolina, Castelli Luisa, Pivella Ida, Maria Grazia Franchini en het vrouwencentrum.
Gâteau pour la résistance : Jean Loyens, Luc Borkes, Roger Rutten, Annick Vreys, Ward Adriaens, Achiel Six, Marc Bertrands, Maurice Thysen, Regina Sluszny.
Gâteau Papillon : Alexine Haesevoets, Flo Baert, Ruben Hermans en de Genkse jeugddienst.
Remerciement spécial
Ann Gielen, Kristof Reulens, Emmy Vandersmissen, Katrien Laenen, Ronald Van de Sompel, Karolien Jansen, Leen Hammenecker, Roger Rutten, Marc Bertrands.
Traduction du néerlandais vers le francais
Adrien Grimmeau